Meunier, J.-G. (2014),« Humanités numériques ou computationnelles »

MEUNIER, J.-G., « Humanités numériques ou computationnelles », Sens public, 2014, [URL : http://sens-public.org/articles/1121]

Note de lecture de Raphaël Clouet

Il faut considérer l’ordinateur comme un outil de perception et un instrument de pensée qui permet de traduire des données souvent confuses en données évidentes. Ce processus n’est pas neutre et suppose la compréhension et la conscientisation des étapes de traduction opérées par son utilisateur. C’est un préalable nécessaire à une réflexivité des recherches effectuées. Intégrer cette préoccupation dans les travaux, c’est s’autoriser à analyser et réfléchir sur le sens des résultats obtenus.

Argumentation :

• 3 modélisations différentes sont nécessaires à la mise en œuvre de travaux numériques
  • Représentationnelle : Dans le langage vernaculaire des utilisateurs
  • Fonctionnelle : Pouvant être computable, traduire en input et en fonction
  • Physique : Le processus matériel concret du cheminement électriques dans la console d’opérationnalisation des fonctions créées.

• Si les Humanités s’ouvrent aux HN, il faut se poser la question suivante : peut-on transcrire leurs objets en fonction computable ?
  • Ne pas uniquement se soucier de l’encodage des données, on devrait se demander ce qu’on pourra leur appliquer
  • Les conditions de la computabilité appliquées aux Humanités :
    • L’atomicité :
      • les « entités » ont un sens ou une signification avant tout
      • or le sens n’est pas du même type logique que des caractéristiques physiques, on ne peut le déduire d’un ensemble d’éléments de caractérisation matériel
      • et si on précise tout dans la description de l’objet ( y compris son sens) on en arrive à des choses qui peuvent difficilement être passées dans des fonctions.
    • La récursivité :
      • Il s’agit d’un principe syntaxique alors qu’on cherche la sémiotique.
      • Solution possible :
        • Créer un modèle fonctionnel pour chaque modèle représentationnel, mais pas sans défaut.

• La complexité de la computation des objets des Humanités fonde ainsi une place renouvelée à l’herméneutique du chercheur.
  • La majeure partie des tâches du chercheur en Hn ne sera pas computable ou trop complexe.

Si le processus de computation peut amener le chercheur à des résultats nouveaux, il n’y a que lui qui à les connaissances et la capacité à donner du sens aux résultats afin d’en juger la pertinence.

Lire l’article sur Sens public.

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